La zygène

Dans la réserve, vous pourrez certainement rencontrer la Zygène de la filipendule (Zyagaena filipendulae), aussi appelée « Sphinx bélier ».

Elle est une des espèces la plus courante, sans doute du fait de son éclectisme alimentaire. Les ailes antérieures sont étroites et allongées, noires bleutées avec 6 taches rouges distinctes. Il existe même une forme à taches jaunes, mais assez rare ! Les ailes postérieures sont rouges bordées de noir. Au repos, ces ailes sont allongées le long du corps en « toit ». La zygène de la filipendule possède de longues antennes noires en massues et une trompe bien développée. Le corps est épais, noir bleuté.

Plus surprenant encore, c’est un papillon de nuit (Hétérocère) qui vole en fait le jour.

Il existe un nombre très important d’espèces de zygènes. Il en existe près de 800 dans le monde, dont une soixantaine en Europe. On peut le voir par les belles journées d’été sur les fleurs, dans les prairies sèches ou mi-sèches, les bords de chemins dans la campagne où la végétation est peu importante, mais aussi dans les marais et dans les landes. Elle présente de grandes variations au sein des taxons[1]. En effet, la disposition et la taille des taches varient beaucoup au sein de certaines de ses espèces.

Par contre, les chenilles de zygène se ressemblent beaucoup et sont pratiquement impossibles à distinguer les unes des autres autrement que par la plante hôte sur laquelle on la découvre.

La plante fréquentée par les adultes reste un bon indicateur pour sa détermination. La zygène de la filipendule s’observe presque toujours sur des centaurées et des scabieuses.

Si vous observez la zygène, vous allez constater qu’il a un vol assez lent et lourd ce qui en permet une approche au contraire d’autres papillons généralement plus vifs. Mais il peut se le permettre car sa coloration rouge et noire éloigne les prédateurs en les avertissant de sa toxicité. En effet son corps contient du cyanure  et des alcaloïdes d’origine végétale au goût désagréable. La zygène peut même exhaler une sécrétion nauséabonde.

Même s’il s’agit d’une espèce, en principe commune (elle était en tout considérée comme tel avant l’usage intensif des pesticides et avant la mesure de l’impact du remembrement), sa présence confirmée dans la réserve est significative.


[1] Taxon : ensemble d’êtres vivants partageant des caractéristiques communes